Jean-Michel Basquiat, 10 dates clés retraçant sa vie

Jean-Michel Basquiat, artiste emblématique du XXe siècle, a profondément marqué l’histoire de l’art via sa réhabilitation du graffiti et du street art. Son oeuvre est inextricablement liée à sa vie personnelle. Découvrez une sélection de dates emblématiques ayant marqué la carrière de l’artiste.


1960 : Naissance de Jean-Michel Basquiat

Jean-Michel Basquiat naît le 22 décembre 1960 à Brooklyn, New York. Issu d'une famille d’origine haïtienne et portoricaine, son foyer familial est empreint de diverses influences culturelles. Son enfance est marquée par plusieurs éléments qui influencent sa vie et son art : il vit des moments difficiles, notamment le divorce de ses parents. Cette période a un impact sur sa vie personnelle et contribue à forger son identité artistique. Dès son plus jeune âge, Basquiat montre un intérêt précoce pour l'art et est très encouragé par sa mère.


1976 : Début artistique

Durant son adolescence, Basquiat mène sa vie sans abri après avoir quitté le domicile familial. Au début des années 1970, il fait ses premiers pas dans le monde de l'art new-yorkais en tant que graffeur sous le pseudonyme « SAMO » ("Same Old Shit") avec son ami Al Diaz. Les graffitis de SAMO, dispersés dans tout Manhattan et principalement dans le quartier de SoHo, attirent l'attention des passants ainsi que des médias. Les tags suscitent des réactions diverses, allant de la curiosité à la controverse, contribuant ainsi à la notoriété précoce de Basquiat dans le milieu artistique underground de New York. Ses tags sont caractérisés par des messages énigmatiques et philosophiques, accompagnés de dessins ou de symboles visuels. Le style unique de SAMO se fait remarquer rapidement par son approche audacieuse et ses déclarations satiriques sur la société, la politique et la culture contemporaine. Pendant ce temps, il commence a s’engager profondément dans une quête identitaire qui se reflète dans son art. Face à une complète absence d’artistes noirs dans les institutions de son époque, il exprime sa fierté noire et aborde les questions de racisme dans son travail. Chargé d'une énergie émotionnelle intense, son art reflète son engagement contre les injustices raciales et son désir de faire entendre la voix des minorités dans le monde de l'art contemporain. Ce début artistique, bien que modeste et underground, jette les bases de la carrière fulgurante de Basquiat et lui permet de gagner une reconnaissance dans le monde de l’art. À la fin des années 1970, il fonde un groupe de rock avec Michael Holman, un réalisateur américain et participe également à un film indépendant. Sa transition du graffiti aux galeries d'art et sa capacité à intégrer les éléments de la rue dans son travail sont des éléments clés de son identité artistique unique et aura une influence majeure sur son œuvre future.


1981 : Ascension spectaculaire

En 1981, Jean-Michel Basquiat est propulsé vers les sommets du monde de l’art. Sa participation à la Documenta, aux côtés de figures majeures de l’art telles que Beuys, Kiefer, Richter, Cy Twombly et Warhol, le place sous les feux de la rampe. En février est inaugurée l’exposition New York / New Wave au Centre Artistique P.S.1, organisée par Diego Cortez. Il s'agit d'une immense exposition qui vise à présenter toute la gamme de la contre-culture artistique de l’époque. Jean-Michel Basquiat est invité à exposer, partageant l’affiche avec des artistes de renommée internationale tels que Keith Haring et Mapplethorpe. Grâce à cette exposition, le travail de Basquiat captive immédiatement l'attention de grands galeristes tels que Bruno Bischofberger, Emilio Mazzoli et Annina Nosei. Il est reçu comme l’artiste le plus émouvant et intéressant de l’exposition. Sa carrière prend alors véritablement son envol. En mai, ses œuvres sont présentées lors de sa première exposition personnelle à la Galerie Emilio Mazzoli à Modène, en Italie. De retour à New York, la galeriste Annina Nosei montre un vif intérêt pour son travail. Comme Basquiat n'a pas d'atelier pour créer de nouvelles toiles, elle lui offre un espace dans le sous-sol de son club à SoHo. En octobre 1981, Basquiat participe à l’exposition Public Adress à la galerie Nosei où sont exposées des œuvres fortement politisées de Haring, Holzer et d’autres. En décembre, un article remarquable de René Ricard, intitulé "The Radiant Child", est publié dans Artforum. Dans cet article, il déclare : « Si Cy Twombly et Jean Dubuffet avaient un enfant et l'avaient confié à l'adoption, ce serait Jean-Michel. L'élégance de Twombly est là, mais issue de la même source (les graffitis), tout comme la rudesse du jeune Dubuffet. Cependant, la politique de Dubuffet avait besoin d'une explication, nécessitait un texte séparé, alors que chez Jean-Michel, elle est intégrée par nécessité de l'image. Je préférerais avoir un Jean-Michel plutôt qu'un Cy Twombly. Je ne vis pas dans la cité classique. Mon quartier n'est pas sûr. De plus, je veux que ma maison ait l'air d'un tas de déchets pour les cambrioleurs. ». Cette année marque un moment crucial dans sa carrière, lui offrant une visibilité importante dans le monde de l’art et consolidant sa présence sur cette scène artistique.

1982 : Warhol et Dustheads

Rencontre avec Andy Warhol

En 1982, Jean-Michel Basquiat rencontre l'icône de l'art contemporain Andy Warhol à la Factory, l’atelier d’artistes ouvert par Warhol en 1964. Cette rencontre marque un tournant déterminant dans le parcours artistique de Basquiat et souligne le début d'une collaboration artistique et d'une amitié profonde entre les deux artistes. Ils travaillent ensemble, échangent des idées et collaborent sur plusieurs projets. Leur partenariat abouti à la création d'œuvres communes fusionnant les styles distinctifs de chacun et générant un intérêt considérable dans le monde de l’art. La relation entre Basquiat et Warhol est largement médiatisée et a une influence significative sur l'évolution de l'œuvre de Basquiat. Elle participe à accroître sa visibilité sur la scène artistique internationale, renforçant ainsi sa réputation en tant qu'artiste majeur de son époque.

Dustheads, Jean-Michel Basquiat

© Jean Michel Basquiat

L’année 1982 marque également la date de création d’une des œuvres les plus connues de Basquiat aujourd’hui, intitulée Dustheads. C’est une œuvre puissante qui capture une énergie brute et urbaine caractéristique de son style. Elle est empreinte de  symbolisme, mêlant des éléments visuels percutants pour refléter la vie urbaine, les tensions sociales et la culture contemporaine, des caractéristiques qui définissent l'œuvre audacieuse et distinctive de Basquiat.

1983: Hollywood Africans, Jean-Michel Basquiat

© Whitney Museum of American Art

Hollywood Africans, exposée au Whitney Museum of American Art fait partie d'une série de tableaux de Basquiat qui abordent les images et les textes liés aux stéréotypes des Afro-Américains dans l'industrie du divertissement. Elle est réalisée lors d'une longue visite de Basquiat à Los Angeles, en Californie, en 1983. Cette œuvre comporte plusieurs éléments autobiographiques: à droite, un trio de figures représente l'artiste avec le musicien de rap Rammellzee et le peintre Toxic,  compagnons de voyage depuis New York. Basquiat intègre également les chiffres de sa date de naissance: 12, 22 et 60. D'autres annotations ont une dimension historique, avec des phrases telles que «Sugar Cane», «Tobacco», «Gangsterism» et «What is Bwana?», faisant référence aux rôles restreints offerts aux acteurs noirs dans les anciens films hollywoodiens. L'idée d'exclusion ou d'effacement est soulignée par Basquiat, qui a souvent barré des mots ou des phrases dans ses œuvres. Cette technique, selon lui, visait à attirer l'attention sur ces éléments: barrer les mots pour les rendre davantage remarqués par le public.

1984 : Grillo, Jean-Michel Basquiat

© Fondation Louis Vuitton

Cette œuvre emblématique et monumentale de Jean-Michel Basquiat est composée de quatre panneaux. Le premier et le troisième panneau attirent instantanément l’attention du spectateur, mettant en scène deux grands portrait expressifs, typiques du style de Basquiat. L’une des deux figures porte une couronne dorée. C’est un motif récurrent, symbolique et emblématique de l’artiste, représentant souvent la royauté, le pouvoir, mais également la souffrance et la sainteté. Utilisée de  manière répétée, la Crown de Basquiat incarne la complexité de son expression artistique. Les deux personnages ressortent d'un fond blanc parsemé d'un collage de symboles, de dessins et de morceaux de phrases qui se superposent. Nous y trouvons une panoplie d’éléments et de symboles caractéristiques de son language artistique: des crânes, des mots, des formes abstraites…  L'œuvre dégage une énergie brute et une profondeur émotionnelle, invitant le spectateur à explorer les thèmes de la race, de la culture et de l'identité, souvent explorés par Basquiat dans son art. Cette peinture vibrante et expressive mélange des éléments de graffiti, de dessin et de peinture.

1985 : Basquiat X Warhol par Michael Halsband

© Fondation Louis Vuitton

Le photographe américain renommé, Micheal Halsband capture en 1985 des images emblématiques de la rencontre entre Jean-Michel Basquiat et Andy Warhol habillés en boxeurs. Leurs photographies, une série mémorable, révèlent l'alchimie entre ces deux géants de l'art, offrant un aperçu saisissant de leur collaboration artistique et de leur relation personnelle. Ces clichés illustrent la fusion entre deux mondes artistiques distincts mais complémentaires, capturant l'énergie, la créativité et la dynamique unique de leur partenariat. Les images de Halsband offrent une fenêtre précieuse sur cette période d'échange d'idées et d'influences, immortalisant la collaboration entre deux  figures légendaires de l'art contemporain. Une des photographies de la série a été choisie comme image principale pour promouvoir l'exposition Warhol, Basquiat Peintures à la galerie Tony Shafrazi en 1985.


1988 : Dernière année de vie

Décès de Basquiat

En 1988, Basquiat rejoint le club des 27 : la cause de sa mort est due à une overdose. Son décès est un choc pour le monde de l'art. Sa disparition prématurée à l'âge de 27 ans prive la scène artistique d'un talent prodigieux et visionnaire. Il meurt deux ans après la perte bouleversante de son grand ami Warhol. La mort de Basquiat est ressentie comme la perte d'un artiste en plein essor, dont le travail vibrant et souvent provocateur explore des thèmes profonds tels que la race, la célébrité, et les injustices sociales. Il laisse ainsi derrière lui un héritage artistique et un impact culturel indélébile. Sa mort souligne également les problèmes de santé mentale et les pressions du succès dans le milieu artistique.

Riding with Death, Jean-Michel Basquiat

© L’art en tête

1988 marque également l’année de création de Riding with Death. Cette peinture montre une figure centrale chevauchant une monture squelettique, entourée de symboles et de textes énigmatiques. Certains interprètent cette pièce comme une méditation sur la mortalité, le pouvoir et les luttes personnelles de l'artiste. Elle reflète l'esthétique distinctive de Basquiat, mélangeant  des éléments de street art, de graffitis et de références culturelles pour créer une œuvre riche en significations et en émotions.

1996 « Basquiat », de Julian Schnabel

« Basquiat » est un film réalisé par Julian Schnabel, sorti en 1996. Le biopic retrace la vie de l'artiste Jean-Michel Basquiat, depuis ses débuts dans les rues de New York jusqu'à sa montée fulgurante dans le monde de l'art contemporain. Le film met en lumière le talent artistique de Basquiat ainsi que les relations et interactions qu'il entretenait avec d'autres figures emblématiques de l'époque, notamment Andy Warhol. Ce portrait cinématographique offre un aperçu intime de la vie, des luttes et des succès de Basquiat, avec Jeffrey Wright dans le rôle principal.

2017 : Record de ventes aux enchères

L'œuvre Untitled de Jean-Michel Basquiat, datant de 1982, marque l'histoire en devenant son record de vente aux enchères chez Sotheby's pour un prix exceptionnel dépassant les 110 millions dollars. Cette vente établit également un nouveau record pour un artiste américain lors d'une vente aux enchères, illustrant la renommée et la valeur croissante de Basquiat sur le marché de l’art. En termes de présence sur le marché de l'art, Basquiat réalise des chiffres remarquables: son chiffre d'affaires annuel s'élève à 186 millions euros, le positionnant au deuxième rang des artistes les plus vendus en 2023.

Investir sur une œuvre de Basquiat avec Matis

Face à l'engouement croissant pour l’œuvre de Basquiat et les records de ventes aux enchères des dernières années, investir dans une création de Basquiat devient de plus en plus attrayante. En effet, un artiste comme Basquiat se tient dans le temps : la demande pour ses oeuvres augmente tandis que l’offre s’amenuise, créant un effet de rareté. Toutefois, malgré la constante montée des prix, investir dans de telles oeuvres exige une compréhension approfondie du marché de l'art. Tout comme de vérifier l’authenticité des oeuvres achetées et de prendre en charge les questions de transport et d’assurance. Enfin, acheter une seule oeuvre nécessite de mobiliser une trésorerie conséquente. Grâce à la solution de co-investissement proposée par Matis, qui propose des club deals d’oeuvres d’artistes majeurs de l'art contemporain, ces barrières sont désormais levées : l’équipe d‘investissement de matis sélectionne l’oeuvre, vérifie son authenticité et gère son transport comme son assurance. L’oeuvre est financée via l’apport de plusieurs investisseurs privés, sur un modèle d’investissement fractionné. L’oeuvre est ensuite confiée par Matis aux galeries leaders à travers le monde en vue de sa revente. Découvrez les club deals en cours de Matis pour en savoir plus.

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